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Etre ailleurs

26 Mar

Parfois, il suffit d’être ailleurs pour élargir son horizon.

 

9000 km plus loin

15 Juin

Parmi toutes ces odeurs, le soleil sur le bitume, la chaleur étouffée par le petit souffle nocturne, le bruit de la mer et des marchands de calamars vivants, est apparu soudain un joli apaisement, une méchante lucidité.

Comme si l’extraordinaire était à portée de mains, de mes petits doigts boudinés.

La langue n’est pas la mienne et l’habitat ne fait pas rêver. Ce petit coin de monde m’a permis de réaliser qu’avec un peu de courage, je pouvais avancer.

Encore aurait-il fallu que je ne le laisse pas là-bas, au détour d’une ruelle sombre de Mong Kok.

The Lisbon Girls Fever

16 Mai

Quand j’ai lu pour la première fois le roman de Jeffrey Eugenides, les images mélancoliques du film de Sofia Coppola dansaient devant mes yeux, Suicide Underground en boucle dans mes oreilles et la voix entêtante de Hanna Hall : « Obviously doctor, you’ve never been a thirteen year-old girl ».

Des couleurs pastel, des cheveux d’un blond si clair, légers, volant sous la bise automnale. Une tristesse infinie dans un passé pesant, qui s’estompait doucement dans mon délire.

Les soeurs Lisbon, omniprésentes dans mes rêves, tourbillonnantes, ce « monstre à cinq têtes », souriant, mystérieux, insaisissable. Elles étaient là, me tiennaient la main, m’entraînaient dans leur farandole. Elles ne voulaient pas que je les comprenne. D’ailleurs, ce n’était pas possible.

Ça n’avait pas d’importance. Elles m’étouffaient avec leur chevelure légère couleur du soleil, elles m’étouffaient avec leur rire cristallin.

Toutes les nuits, à chaque page, elles m’attiraient, brodaient avec leurs fines mains toute la toile, l’encre sur le papier, leur chemin vers le souvenir obsédant qu’elles laisseraient à ces garçons fascinés.

Quand j’ai lu pour la première fois le roman de Jeffrey Eugenides, j’avais une très forte fièvre. Je me réveillais à leur côté, je dormais avec elles, je délirais emmitouflée dans leurs longs cheveux blonds. Elles étaient devenues mon indécente obsession.

Dans mes rêves, c’est souvent le bordel

19 Avr

Ceci dit, ce bordel est très bien agencé.

Nous pouvons prendre pour exemple la capacité de cet homme à s’introduire sournoisement dans mes rêves, quel qu’en soit le sujet, lors des périodes de deuils amoureux. Hier soir, nous étions en pleine guerre et il s’agissait de sauter en parachute sur une base militaire en Lego. Autant dire que ce n’était pas une mince affaire et que la romance pouvait attendre, d’autant plus que quelques raptors venaient renforcer les rangs du camp adverse.

Il est toujours étrange de se retrouver, plusieurs années après l’avoir réellement vécue, dans une situation de romance avec une personne qui a compté, dans un passé un peu oublié, normalement bien digéré. Ça en devient presque désagréable, car, justement, la relation est passée et que la première impression au réveil est légèrement psychotique: « OH MON DIEU, EN VRAI, JE L’AIME TOUJOURS! ». Et le monde s’écroule.

Sauf qu’après une douche, une bonne tasse de thé et un mouvement de contorsionniste pour sortir sa tête du postérieur, la lucidité revient, miraculeuse.

Cet homme, au milieu des canons et des raptors affamés, c’est un peu un running gag que mon cerveau m’envoie pour relativiser le deuil d’une relation et me signaler, qu’au fond, ce qui me manque, c’est un peu de tendresse dans ce bas monde.

Ce bas monde grouillant de féroces raptors.